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Les Cahiers du Mézenc N°30

2018

AVANT-PROPOS

Pour clore le bec des  jeunes patoisants que furent naguère nos parents et grands parents, les hussards noirs de la République serinèrent que cette langue maternelle des rires et des larmes, cette langue de cour et de préau d’école n’en était point une, faute d’être écrite, de satisfaire aux pleins et déliés. Seul le français national avait rang de langue et devait être appris et parlé. Ce truisme d’estrade, cette traversée de pont aux ânes ne sont que billevesées selon Hervé Quesnel. Le cartulaire de la chartreuse de Bonnefoy dont le début de la rédaction peut être daté, sous réserve, en 1229, comporte trois chartes en occitan. Leur étude permet d’établir que l’occitan, improprement appelé patois, est une des toutes premières langues à posséder un système d’écriture autonome par rapport au latin d’où il est issu.
Pourquoi le massif du Mézenc n’est-il pas encore une destination touristique au même titre, par exemple, que la chaîne des Puys ou le Lubéron ? Pourquoi le Mézenc, pays de confins administratifs, n’est-il pas arrivé à surpasser cet obstacle comme ont pu le faire le Vercors ou l’Aubrac ? Pourquoi ce massif, en dépit d’incontestables ressources patrimoniales telles que la source du plus long fleuve de France, le plus grand massif phonolitique d’Europe, son architecture vernaculaire, son festival des cuivres et aujourd’hui le Fin Gras, n’est pas encore parvenu à les constituer en une offre unique ? Pourquoi les différents acteurs collectifs qui disent vouloir s’inscrire dans le développement local – collectivités locales, socioprofessionnels, associations, agents de développement – n’ont-ils pas réussi à combiner ces opportunités dans une vision d’avenir pour le Mézenc ? Jean-Jacques Léogier et Jean-Claude Mermet essayent de répondre à ces questions, forts d’une expérience trentenaire de collaboration au développement local dans le cadre des associations Les Amis du Mézenc et Mézenc-Gerbier.
A l’aube de l’an Mil, entre Vivarais, Velay et Gévaudan, apparaît la vicaria Issartelensis, circonscription administrative carolingienne bicéphale dont Jean-Claude Courtial explique les rouages et l’évolution géographique au terme d’un travail d’enquête croisant les sources archivistiques et la toponymie. A partir de la fin du Xe siècle, l’institution vicariale sera progressivement supplantée par le mandement quand les seigneurs parviendront à capter la puissance publique en confisquant domaines et droits fiscaux.
Ni une revue scientifique, ni une revue de société savante, Les Cahiers du Mézenc revendiquent d’être une revue d’action culturelle attentive à la présence, la confrontation, voire la collaboration des différents savoirs scientifiques, savants, vernaculaires dans une perspective non hiérarchique. Comment guérissait-on d’un refroidissement aux Estables dans les années 1950 ? Où l’on voit avec Marie-Cécile Gillet-Chanéac que la prise en charge communautaire de la maladie pouvait être efficace et ne rien coûter à la Sécurité sociale. 
Seuls mammifères vraiment doués de la capacité de vol, les chauves-souris ont de tout temps fait l’objet de nombreuses croyances et ont souvent souffert d’une mauvaise réputation. Présents partout dans le monde, les chiroptères représentent environ un millier d’espèces. Solenne Muller et Julien Lhoste font l’inventaire des demoiselles de la nuit présentes dans le massif du Mézenc. À l’heure où, pour les auteurs, partout dans le monde, la sixième grande extinction de la biodiversité bat son plein, il est plus que jamais nécessaire et urgent de préserver les derniers bastions encore épargnés des atteintes majeures : dégradation et fragmentation des habitats, usage massif des produits phytosanitaires. Le massif du Mézenc-Gerbier est l’un de ces refuges où les chauves-souris trouvent encore des habitats naturels et agricoles de qualité, un patrimoine bâti traditionnel riche en abris, et de façon générale, des paysages et des usages humains compatibles avec leur préservation.
En langage establain, un cadre pittoresque n’est pas un paysage pour touristes mais bien un tableau de maître dont la qualité de chef-d’œuvre mérite une succession de restaurations relevant de l’action painting selon Jackson Pollock, du détournement de jeunes potaches comme des procédés les plus minutieux. On comprendra mieux l’ensemble de ces tribulations en lisant l’histoire de ce tableau d’Orazio Samacchini, peintre italien du XVIe siècle, narrée par Marie-Cécile Gillet-Chanéac, 
En élargissant au Devès et aux limites du Gévaudan sa recherche historique sur les procédés constructifs anciens (XVIe et XVIIe siècles), en comparant notamment cinq prix-faits, Michel Engles complète un dossier technique qui révèle aussi combien d’une chaumière à l’autre, l’habitat vaut comme exposant de statut quand le maître de maison tient à faire avec sa demeure la démonstration de sa réussite sociale.
En 2008, le Conseil général de l’Ardèche décide d’abandonner l’exploitation des trois petites stations de ski alpin ardéchoises du massif du Mézenc : Borée, Sainte-Eulalie et l’Areilladou. C’est l’histoire de cette dernière que relate Liliane Nicolas-Beydon, des premiers projets alternatifs à la déprise rurale qui misent sur l’or blanc jusqu’aux raisons d’une lente désaffection.
Dans le numéro précédent des Cahiers du Mézenc, Nathalie Heinich et Sophie Ott avaient  proposé de reconstituer les itinéraires de quelques-uns des intellectuels qui ont séjourné sur le Plateau autour du Chambon-sur-Lignon dans la première moitié du XXe siècle. C’est ici sur les pas d’André Chouraqui que les auteures proposent de nous guider. Un même récit de mémoire croise itinéraire de vie, cheminement intellectuel et balade où il s’agit concrètement de mettre ses pas dans les traces d’hommes aux « semelles de vent ».
L’injustice hydronymique est affaire courante… La Loire n’a-t-elle pas volé à l’Allier son titre de fleuve et de cours le plus long de France, le Danube et l’Inn ne plaident-ils pas pour les mêmes raisons, et le Mississippi et le Missouri, donc. Avec poésie, Gervais Loggen instruit un dossier moins médiatique, celui de la belle Eysse que ravit l’Eyrieux, ce bellâtre. De l’eau va encore couler sous les ponts de Saint-Martin-de-Valamas !
Le massif du Mézenc est le massif phonolitique le plus important d’Europe. On doit à la phonolite les paysages de sucs originaux qui ont valu à la commune de Borée d’être représentée par six géosites au sein du Géopark des Monts d’Ardèche. Emmanuelle Defive a conçu une exposition sur ce thème : Au jardin des phonolites, destinée à être vue de manière permanente dans la ferme de Lagas à Borée. Son article qui emprunte le même titre entend reprendre et compléter le contenu de cette exposition.
Cette nouvelle livraison rend à Christian Giroux, notre ami, un hommage qui dépasse largement le cadre de notre Association, tant Christian savait se démultiplier avec bonheur. Nous dédions à Isabelle, sa femme, ce trentième Cahier du Mézenc.
À tous, bonne lecture !

SOMMAIRE

In memoriam
Christian Giroux

Hervé QUESNEL
Trois chartes en occitan dans le cartulaire de Bonnefoy

Jean-Jacques LÉOGIER,
Jean-Claude MERMET

Quel avenir pour le Mézenc ?

Jean-Claude COURTIAL,
avec la collaboration
d’André-Marie DENDIEVEL

La vicaria Issartelensis : essai de géographie historique

Marie-Cécile
GILLET-CHANÉAC

Un traitement radical

Julien LHOSTE,
Solenne MULLER

Les Chiroptères d’altitude

Marie-Cécile
GILLET-CHANÉAC

Le tableau Les Estables, années 1820 « chez Delolme », maison Charre

Michel ENGLES
Autour du Mézenc, l’art de bâtir d’antan à travers prix-faits et autres écrits notariaux

Marie-Cécile
GILLET-CHANÉAC

Le tableau Les Estables, années 1820 « chez Delolme », maison Charre

Liliane NICOLAS-BEYDON,
avec la collaboration
de Jean-Louis JOURDE

Que sont les neiges devenues ? L’Areilladou, une petite station disparue

Nathalie HEINICH,
Sophie OTT

Sur les pas d’André Chouraqui,
de Chaumargeais à Istor

Gervais LOGGEN
Les trois rivières à Saint-Martin

Emmanuelle DEFIVE
Au jardin des phonolites

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