Les Cahiers du Mézenc N°1
(Reédition du N°1 de 1987) 1998
AVANT-PROPOS
Troisième édition (1998)
Cette troisième édition des Cahiers du Mézenc est, dans sa forme comme dans son fond, un compromis. Longtemps l'équipe qui anime les Amis du Mézenc a débattu : fallait-il reproduire la première édition à l'identique, devait-on au contraire publier une édition revue et augmentée ?
En faveur du premier terme de l'alter-native les arguments ne manquaient pas. Il fallait être fidèles à ce que nous avons été en livrant avec cette réédition et ses imper-fections, un témoignage à la mesure du chemin parcouru depuis lors. Il faut préci-ser à nos plus récents lecteurs et Amis et rappeler aux autres que Les Cahiers du Mézenc ont pour origine une exposition sur l'histoire locale et les plantes médicinales, organisée par un petit groupe, à Borée, en 1984, dans le cadre du Foyer rural et à l'occasion de la fête du pays. De cette exposition enrichie chaque année, et à la demande de nombreux visiteurs, il fut décidé de faire un catalogue. Tiré à 350 exemplaires, «Borée ça nôtre» connut un succès tel qu'au terme d'une semaine d'exposition, l'édition en était épuisée. L'année suivante, l'association des Amis du Mézenc qui venait de naître, prit l'initiative d'un deuxième tirage qui connut la même faveur. En août 1989, sortait le numéro 2 des Cahiers du Mézenc sous le titre «Les fils du Mézenc». Depuis, à l'exception de l'année 1990, nous avons été fidèles au rendez-vous du mois d'août...
Les partisans d'une édition revue et augmentée mettaient en avant des argu-ments de nature scientifique, esthétique et économique : la réédition de «Borée ça notre» dont la maquette avait été confec-tionnée avec une vieille machine à écrire, une paire de ciseaux et de la colle, exigeait une actualisation, des compléments, des rectifications et la correction des coquilles et des fautes d'orthographe qui continuent, quoiqu'en nombre plus limité, à signaler à nos lecteurs combien notre revue conserve et revendique le statut d'entreprise artisanale et bénévole. Faut-il rappeler à ce sujet, et c'est une part de notre fierté, que Les Cahiers du Mézenc ne sont pas subven-tionnés et sont diffusés à prix coûtant ? Un autre argument était avancé : il ne fallait pas pénaliser les premiers acheteurs en mettant sur le marché une copie conforme du premier numéro qui encouragerait une partie de la pratique à se montrer moins prompte à nous soutenir chaque année puisque installée désormais dans la certitude de pouvoir trouver plus tard des rééditions conformes aux originaux.
Les débats furent âpres et longs entre les tenants de la "valeur d'ancienneté" qui mettaient en avant la dimension patrimo-niale qu'avait acquise avec le temps l'objet «Cahiers du Mézenc» et les partisans du primat de la rigueur scientifique et de la nécessaire standardisation formelle des numéros d'une même collection. Vous jugerez, amis lecteurs, de la valeur du com-promis qui vous est proposé !
Que soient ici remerciés tous les souscripteurs qui ont permis par leur apport de réaliser cette troisième édition, ainsi que les auteurs qui ont fait leur ce choix en apportant à leur contribution originelle les compléments jugés indispensables et les réflexions de compagnons fidèles d'une démarche engagée il y a quinze ans ! Que nos remerciements aillent aussi et à nouveau à tous les habitants de Borée qui ont permis par le prêt de documents, par leur témoignage et leurs encouragements, à cette belle aventure de prendre forme ! Et que l'on nous permette de faire émerger de ce collectif anonyme et au risque de froisser leur modestie, les noms d'Anne-Marie Tallaron, de François Lionch, de Jean-Marc Faure, responsables du Foyer rural de Borée, de Maria et Prosper Croze, et de Louis Rochette, ancien maire de Borée, qui ont, en des moments premiers et déci-sifs, partagé et accompagné notre ambition.
Bonne lecture !